Pôle emploi : les agressions en hausse de 20% au 1er semestre 2011
Christian Charpy annonce que les CHSCT de toutes les Régions seront saisis pour prévenir les agressions
Pôle emploi: grande consultation interne sur la sécurité des agents
AFP 23 octobre 2011
Pôle emploi a annoncé dimanche le lancement d'une grande consultation interne sur la sécurité de ses agents, face à des agressions en forte hausse et après la prise d'otages survenue le 17 octobre dans une agence parisienne.
"Après l'incident de lundi et face à la montée intolérable des agressions contre les agents de Pôle emploi, les directions régionales vont réunir les Comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) pour voir de quelle manière on peut prévenir ces agressions", a dit à l'AFP le directeur général Christian Charpy.
Le 17 octobre, un quadragénaire au chômage muni d'une arme factice a retenu plusieurs heures deux responsables d'une agence du XIe arrondissement de Paris, avec un catalogue de revendications disparates et confuses, avant de se rendre.
A la suite de cet incident, le CHSCT d'Ile-de-France a déjà décidé de constituer une mission chargée d'enquêter sur les façons de réagir en cas d'incident grave.
"Cet événement intolérable est heureusement isolé. Toutefois, il témoigne de la montée des agressions, surtout verbales, mais parfois physiques, dont sont victimes les agents, en hausse de 20% au premier semestre 2011", a déclaré M. Charpy, refusant de lier la prise d'otages "à une quelconque dégradation du service".
Depuis sa naissance en décembre 2008, Pôle emploi a été régulièrement secoué par des conflits sociaux liés au manque de moyens et fait l'objet de critiques pour ses insuffisances en matière d'accompagnement des chômeurs.
Quelque 5.500 agressions ont été recensées l'an dernier, a aussi indiqué M. Charpy tout en soulignant que la montée des incivilités n'était pas un phénomène propre à Pôle emploi.
"On ne peut pas accepter que les agents fassent l'objet de menaces ou d'attaques", a-t-il lancé, tout en disant comprendre que les "demandeurs d'emploi connaissent des situations difficiles".
Des mesures sont déjà en place pour circonscrire les dangers, comme les alertes silencieuses mises en place pour les agents en contact avec le public, qui s'affichent sur les écrans d'ordinateurs. "Il faut s'assurer qu'elles fonctionnent efficacement partout", a souligné le directeur général de Pôle emploi.
Autre mesure préconisée: "systématiser la présence de cadres près des zones d'accueil qui sont souvent le théâtre des agressions, pour prendre en charge les situations difficiles". Car selon M. Charpy les équipes d'encadrement reçoivent des formations spécifiques. "Il faut que l'ensemble des équipes aient suivi ce module de formation spécifique", a-t-il souhaité.
En revanche, le responsable "n'est pas favorable à la présence de vigiles" dans les agences d'un service public de l'emploi jugeant qu'une telle présence peut être "une solution temporaire en cas de problème spécifique mais pas pérenne". Pour lui une solution nettement préférable est la présence "de médiateurs pour faciliter la discussion et résoudre les conflits" -- mise en place à titre expérimental en Seine Saint-Denis et à Marseille.
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