Salut LFPLN !
Je vous lis depuis le début et j'avoue être jalous(e) de ne pas avoir eu cette idée plus tôt. En tant que responsable d'une petite structure de PE, on dit manager(e), j'ai souvent recours à vos bons textes. Notamment pour communiquer sur les projets de la direction nationale ou régionale. Donc soyez remercié(e)s de l'aide que vous m'apportez.
J'hésite à vous écrire depuis cet été. Non pas que je veuille vous faire partager mes vacances, là j'aurais pensé à envoyer des cartes postales, mais plutôt parceque comme responsable de site la direction essaye de nous intimider pour qu'en collaborateur hautement responsable nous soyons dignes de la confiance qu'elle nous porte. Et pour la direction, être digne, c'est se taire. Cela me fait quand même doucement rigoler. Mais, sous cape, pour ne pas être vu(e) ou entendu(e).
Et puis la semaine dernière après quelques échanges hiérarchiques je me suis dit que quand même tout cela ne pouvait pas durer sans que je finisse par relever la tête. Il est temps, grand temps, de s'indigner. Je ne supporte plus de ne pas avoir les moyens de mon travail, de ma mission.Je ne sais pas encore si il faut parle de "Résistance" mais il me semble nécessaire, pour la sauvegarde de la mission de service public qui nous incombe, de prendre la parole.
Cela fait un certain temps que j'encaisse les coups en provenance de la direction, mais aussi il faut bien l'avouer de la part des agents. Pour ce qui les concerne je le comprends et je l'accepte. Je pense même que cela fait partie des responsabilités managériales. C'est d'autant plus acceptable que l'on est soutenu(e) par sa hiérarchie. Mais aujourd'hui ce n'est plus le cas ! Le jeu de la direction consiste à nous responsabiliser de tous les maux et surtout les pires.
Alors je vous glisse le sujet qui a fait déborder le vase : les effectifs. Tout le monde s'accorde pour dire que nous manquons cruellement d'agents. Sauf que dans le même temps, et dans le cadre d'entretiens billatéraux, cette direction s'évertue à démontrer que certaines agences sont en "sur-effectif" (sic) et fait mine de ne pas comprendre la baisse de certains résultats sur l'offre ou la hausse des délais sur l'IDE ou l'EID. Jusqu'à maintenant la bataille était rude pour se faire entendre dans ses comptages et recomptages des effectifs : equivalent temps plein, agents payés, agents présents, en formation, en maladie, ...Tout était fait pour réduire à sa plus simple expression l'absentéisme récurrent et en augmentation afin de vous faire comprendre que d'abord c'est pire ailleurs, sous entendu voyez comme vous êtes chanceus(e) et qu'ensuite c'est avant tout une question d'organisation, sous entendu voyez comme vous faites mal votre travail. Mais depuis quelques temps il y a une nouvelle chanson qui arrive : "si les agents sont absents c'est parce que vous n'etes pas capables de les interesser à leur travail , c'est parce que votre organisation est anxiogène". Ainsi donc, si jusqu'à maintenant nous avions à supporter les critiques de la hiérarchie quant à la désorganisation due à l'absentéisme et son impact sur les résultats d'activité, nous voilà maintenant responsables, nous, les directrices et directeurs de sites, de l'absenteisme chronique de nos agents. Oui la maltraitance managériale peut avoir des conséquences sur la santé des collaborateurs. Oui un petit chef ou une petite cheftaine peut faire de gros dégats sur le mental de ses collaborateurs. Oui l'absentéisme est un indicateur de malaise. Mais quand il prend des proportions telles qu'il se retrouve en augmentation dans l'ensemble d'uné région et dans tous ses sites comment peut-on parler d'un système de management anxiogène qui s'arrêterait juste au niveau des directrices et directeurs de site??? A l'ennoncer de tels propos j'avoue être resté(e) le bec cloué. Mais pouvait-il en être autrement devant tant de mauvaise foi ?
Donc pas grand chose en apparence. Mais un besoin fort de le partager avec vous. Et je crains fortement avoir de nouvelles occasions de revenir.
LesJambesdel'emploi qui courent derrière une tête bien éloignée...